Enseignement, va-t-on passer à côté du potentiel de l’économie digitale ?
L’économie subit un changement tel que nous n’en avons jamais vu auparavant. Bien entendu, cela fait évoluer tous les secteurs de la société et la structure du marché de l’emploi. Le rôle de l’enseignement est de préparer les diplômés aux défis de ce monde du proche futur afin qu’ils puissent s’épanouir et se développer. Est-ce le cas ?
Évolution de l’emploi
En quelques décennies, nous sommes passés d’un modèle où les travailleurs pouvaient faire toute une carrière dans une seule entreprise à un modèle où il est courant de changer régulièrement d’employeur. Le futur qui est à nos portes amènera les travailleurs, non plus à changer d’employeurs, mais à changer de statut (freelance, salarié, entrepreneur, ..), à changer de job (quantité de jobs vont disparaître et d’autres vont se créer) ou encore de pays.
Ces changements auront un impact profond sur le paysage de l’emploi au cours des prochaines années. On s’attend à ce qu’un grand nombre des principaux facteurs de transformation qui affectent actuellement les industries mondiales aient un impact significatif sur l’emploi, allant de la création de nouveaux emplois à la disparition d’autres emplois, en passant par l’accroissement de la productivité du travail et l’élargissement des compétences.
Dans de nombreux secteurs d’activité et pays, les professions ou spécialités les plus demandés n’existaient pas il y a quelques années, et le rythme du changement devrait s’accélérer. Un grand pourcentage des enfants qui entrent à l’école primaire aujourd’hui travaillerront dans des emplois complètement nouveaux qui n’existent pas encore.
Dans un paysage de l’emploi en évolution rapide, la capacité d’anticiper et de se préparer aux besoins futurs en compétences, est cruciale pour chacun. C’est en ce sens que l’enseignement doit jouer un rôle.
Des rigidités en amont
La structure et l’organisation de l’enseignement reste encore très top-down. Même si une liberté pédagogique théorique existe, dans la pratique les contraintes sont nombreuses.
Un manque de vision des personnes aux commandes de l’enseignement peut avoir des impacts très grave sur l’avenir des plus jeunes.
- Des programmes de l’enseignement obligatoire mal adaptés,
- Des filières sans avenir,
- Des méthodes d’un autre temps,
- Un modèle qui reste basé sur le tri et l’échec
sont autant de handicaps qui peuvent peser sur l’avenir.
Des rigidités en aval
A la sortie de l’enseignement obligatoire, les étudiants ont été formatés à ces méthodes obsolètes. Il en deviennent donc demandeurs. En effet, ils ont appris leur « métier » d’élèves et savent comment réussir dans ce contexte. Le modèle basé sur l’échec fait passer la réussite avant les apprentissages, il faudrait même parfois dire au détriment des apprentissages.
Dans tout apprentissage, il devrait y avoir une part d’erreur à partir du moment où l’apprentissage est actif et que les apprenants ne sont pas alignés en rang d’oignons. Hélas nous sommes en face d’un refus du risque appris tant le fait de rater une tentative est stigmatisé. Le véritable est échec est pourtant de ne pas essayer !
Le diplôme a souvent, à raison, été vanté par les parents, enseignants et responsables politiques comme une voie ouverte à l’emploi. Mais attention, deux phénomènes remettent cette vérité en cause :
- les ratés de l’enseignement qui diplôme des personnes parfois non adaptées au marché de l’emploi
- la possibilité générée par le WEB de suivre d’autres voies d’apprentissage comme avec les MOOC’s
Voyez cette infographie de Deloitte :
Pensez-vous que nous soyons au 21ème siècle ou sommes-nous restés au 20ème siècle ?
Virage raté ?
Selon cet article de Mc Kinsey, l’Europe est en pleine transition numérique, portée par les consommateurs, les centres technologiques prospères et certaines entreprises de renommée mondiale. Par contre la numérisation des entreprises et des industries subit un retard considérable.
L’Europe n’exploite qu’environ 12 % de son potentiel numérique, contre 18 % aux États-Unis. En outre, il existe d’énormes différences entre les pays européens: alors que la France opère à 12 % de son potentiel numérique, l’Allemagne à 10 % et le Royaume-Uni à 17 %. On peut supposer que la Belgique ne fasse pas partie du peloton de tête.
Vu la situation de l’enseignement, ces chiffres ont peu de chance d’évoluer positivement !
L’enseignement tel qu’il devrait être
Chacun peut avoir une vue personnelle de l’enseignement. Passer d’un paradigme à un autre est quelque chose de complexe qui peut effrayer.
L’enseignement doit être source d’épanouissement
Le système d’enseignement belge est basé sur la contrainte, la sanction voire la punition. Quiconque est parent peut se remémorer des souvenirs de joie quand son enfant est parvenu à réaliser quelque chose de neuf. C’est gratifiant d’apprendre. Aujourd’hui la gratification est inversée. Il est devenu plus gratifiant de freiner des quatre fers et de détruire plutôt que d’avoir la volonté d’aller de l’avant et de construire.
Avec le développement de l’entrepreneuriat, le contexte fait que les jeunes ne développent pas assez une mentalité positive.
L’enseignement doit ouvrir des portes
Les contraintes du monde ont évolué. Pendant très longtemps, la culture et le savoir ont été l’apanage de quelques-uns. C’est d’ailleurs pour cela que le rôle de l’instituteur était si respecté. Progressivement, l’accès aux savoirs s’est élargi et il est, à présent, à portée de chaque smartphone en poche.
Les métiers vont évoluer, disparaître et apparaître. Les savoirs ou autres savoirs faire acquis à l’école vont devenir de plus en plus rapidement obsolètes. Il est donc impératif que chacun ait la capacité de pouvoir apprendre sans ou avec peu d’encadrement.
A partir d’un certain âge des apprenants, l’enseignant doit être un guide, un conseillé plutôt qu’un transmetteur de savoir (si son rôle devait se limiter à cela, il y a de bons audiobooks sur amazon).
Les technologies dans l’enseignement
« Pas de GSM en classe » !! Voilà une phrase présente dans tous les règlements d’ordre intérieur d’athénées, d’instituts ou de collèges. Dans la vraie vie.. pas le monde scolaire cloisonné, où sont interdit les smartphones ou autres moyens d’accès au savoir ?
Le smartphone ne doit pas être combattu ou exclu mais intégré dans les apprentissages. Ce n’est que comme cela que les usages des jeunes changeront et qu’ils ne s’en serviront plus uniquement pour jouer à Candycrush ou envoyer des Snaps.
— Posted on janvier 7, 2018 at 3:40 by Vansnick