Facebook et le bouton LIKE
L’annonce de la possibilité donnée par Facebook de voir le bouton « Like » être disséminé un peu partout sur le web a fait coulé beaucoup d’encre… ou plus exactement a noirci un nombre non négligeable de pixels. Voyons un peu, l’intérêt de ce bouton selon la position dans laquelle on se place :
1-. Côté Facebook, la stratégie est claire et fortement à son profit.
Voyons en quoi Facebook tire un profit disproportionné vis à vis de l’éditeur. Je vous propose de lire partie de cet excellent billet de D. Durand
- « chaque page affichée avec le bouton « J’aime » ou un plugin déclenche l’appel à une URL sur le site Facebook qui permet une identification nominative de l’utilisateur (test en appui dans ce billet)
- Ce même utilisateur ne réalise même pas qu’il vient de livrer ce genre d’informations nominative sur lui-même en visitant cette page à travers le cookie qu’il a retourné sans le savoir.
- le déséquilibre du deal avec l’éditeur vient du fait que Facebook constitue un réservoir d’informations de ciblage conportemental sur son site et ses utilisateurs incroyablement précis alors que l’éditeur lui-même n’a pas accès à cette information à cause de la protection apportée par la Same Origin Policy (SOP) implantée dans les navigateurs modernes (voir article jumeau).Ceci était-il vraiment le souhait de l’éditeur au moment où il a si aisément implanté ce bouton ? Pas sûr….
- Ce déséquilibre est encore accentué par le fait que la même SOP empêche l’éditeur d’avoir accès aux échos des clics pourtant faits sur son site. On les voit mais ils ne sont techniquement pas accessibles aux systèmes de l’éditeur pour stockage ou analyse. De son point de vue, ce ne sont finalement que de « pauvres » effets visuels. Est-ce cela qu’être social? Pas sûr... »
Donc, grâce à ce bouton, ils se mettent au centre de la socialisation du web voire de sa sémantisation. Voyez ce qu’en disait F. Cavazza (il y voit aussi des failles, voyez son billet) : » Initiative sémantique lancée par Facebook. L’idée est la suivante :
- Vous insérez dans votre code-source des marqueurs sémantiques reposant sur RDF pour décrire le contenu de vos pages (chanson, film, produit, personnalité…) ;
- Vous insérez le fameux bouton “Like” ;
- Lorsqu’un visiteur clique sur ce bouton “Like“, son profil est enrichi grâce aux marqueurs sémantiques (il aime cette page qui parle de Madonna, donc il aime Madonna) ;
- Vous avez accès aux profils des visiteurs pour pouvoir personnaliser votre contenu/offre en fonction de leurs centres d’intérêt (ceux qu’ils ont déclarés lors de la création de leur compte et ceux qui ont été rajoutés chaque fois qu’ils ont cliqué sur un bouton “Like” d’une page avec des marqueurs sémantiques. »
2-. Côté éditeur de site
Voyons avant de voir les implications, les options proposées par Facebook pour créer le bouton. Voici les possibilités offertes : a. Le blogueur Un certain de blogueurs ont très vite placé ce bouton, moi y compris. Il faut reconnaître que c’est plutôt simple d’installer ce petit bouton. Voici trois façons de l’installer sous WP :
- Le plug in LIKE
- Le javascript SDK de Facebook
- un troisième manière est d’aller sur la partie pour les développeurs de Facebook et d’obtenir le code. Dans le code obtenu, il faut alors remplacer l’URL par <?php the_permalink(); ?> et vous allez ensuite insérer ce bout de code au début de fichier single.php
Quels sont les avantages pour le blogueur ? L’aspect le plus essentiel est l’espoir de viralisation du contenu. On peut aussi citer pour donner un aspect plus social à son blog. Au regard des inconvénients, cela parait maigre et ce d’autant plus que d’autres outils existent pour obtenir ces deux avantages bouton FB share, plugin addthis, …). J-N Reyt a dressé une liste de 5 raisons de retirer le LIKE de votre site :
- Le bouton « Like » menace la vie privée de vos visiteurs
- Le bouton « Like » ralentit votre site
- Le bouton « Like » est redondant avec le bouton « Share »
- Le bouton « Like » se confond avec les autres actions « Like » de Facebook
- Le bouton « Like » créée une multitide de pages fantômes
b. Les sites d’info C’est sur ce type de site que j’ai le plus rencontré le fameux bouton. Leur but est de toucher un grand nombre d’internautes et de maximiser le nombres de visiteurs pour pouvoir monétiser cette audience. En ce qui les concerne l’aspect viral prend donc le pas sur les autres considérations. quand on fait de l’info grand public, c’est pour être lu par le plus grand nombre, logique. En Belgique, http://www.dhnet.be/index.php et http://www.lalibre.be/ l’ont par exemple inséré dans chaque article. La configuration optimale du bouton est dans la plupart des cas celui avec le compteur (dans sa version la plus simple). Lire un article de presse est moins engageant que de faire un achat et donc l’effet « ami » n’a pas vraiment un grand rôle à jouer
c. Les sites d’e-commerce L’exemple de Levi’s est la plupart du temps celui qui est mis en avant : Comme nous le savons tous, pour ses décisions d’achat, c’est dans les recommandations d’amis que le consommateurs place le plus de confiance (voir billet) :
La voie royale du social shopping est donc ouverte avec ce bouton. Jusqu’à présent sur les sites d’e-commerce, nous avions la possibilité de voir les notations et commentaires d’autres internautes… mais nous faisons bien évidemment plus confiance dans nos amis que dans des inconnus. Mais surprise, pas de trace du bouton ni sur pixmania, ni sur cdiscount ni sur amazon ni sur priceminister, ….. Comment expliquez-vous cela ? La configuration optimale du bouton est dans la plupart des cas le premier dans la série des captures reprises ci-dessus (donc avec la photo et le nom). Il est probablement judicieux de remplacer le like par recommend. Je suis curieux de voir si l’usage du bouton va rester assez limité ou s’il va se propager…. A suivre donc même si je ne suis pas sur du tout que la face de l’e-commerce change (voir billet
)
3-. Les internautes
Ayez toujours à l’esprit que Facebook réduit de plus en plus sa politique de confidentialité (voir et évolution of Facebook privacy). Partez donc du principe que tout ce que vous communiquerez comme info sera susceptible d’être tôt ou tard utiliser pour la monétisation du site. Partant de là, c’est à vous de voir si vous souhaitez cliquer sur ces bouton LIKE que vous ne manquerez pas de croiser sur la toile.
[edit] le seul passage sur le site suffit à « informer » Facebook de votre visite. Vous n’avez donc pas le choix. Sauf à être déconnecter de votre compte. Lisez attentivement cet article qui explique la vérification
Ce que je pense faire pour passer passer au travers de ce « flicage » serait, à première vue, d’utiliser deux navigateurs. Un juste pour aller sur Facebook et rester loggué et l(autre pour surfer sans être pister.
Vous pouvez aussi suivre les conseil dispensé dans ce billet : http://www.koztoujours.fr/?p=7590[/edit]
4-. Conclusions
Paradoxalement, c’est sur les blogs que j’ai vu le plus ce bouton et ce sont, à mon avis, eux qui y ont le moins d’intérêt. Je pense que l’affichage des amis qui ont acheté ou conseillent un produit est un plus indéniable pour l’e-commerce. Mais il n’est pas encore évident que cet affichage va se faire par le biais du bouton de Facebook. Pour que celui-ci soit un succès, il faut qu’il soit accepté par les éditeurs ET par les internautes. Et pour le moment, la méfiance vis à vis de Facebook grimpe beaucoup comme en témoignent les trends sur « Facebook privacy » et « Facebook delete » :
— Posted on mai 13, 2010 at 12:15 by Vansnick