Facebook, le TV killer

Quand je dis, dans l’auditoire, que je n’ai pas de TV, je passe parfois pour un extraterrestre.

Par boutade, je réponds que c’est le média de la deuxième partie du 20ème siècle et que l’on est au 21ème siècle. Pour rester moderne, j’ai bien dû abandonner ce truc ringard.

C’est un changement fondamental d’un point de vue sociétal qui a aussi des répercussions sur le marketing.

Pendant des décennies, pour vendre c’était plutôt facile. Faire un produit de masse qui pouvait convenir au plus grand nombre (rappelez-vous la phrase de Ford : vous pouvez choisir la couleur de votre voiture du moment que vous prenez le noir), faire de la pub sur un média de masse (la TV) et les ventes suivaient.

Aujourd’hui, le monde a évolué et surtout les médias. Le temps des consommateurs, au lieu de se concentrer sur peu de médias, est réparti entre un très grand nombre.

C’est un véritable effet ciseaux que subissent les chaînes TV traditionnelles.

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Vous remarquerez que la baisse la plus forte se trouve dans la catégorie d’âge 15-24 ans. Cela parait assez logique puisque ce sont les digital natives. Cette tranche d’âge délaisse la TV au profit d’Internet. Le phénomène est principalement dû à l’avènement des médias sociaux (principalement Facebook et Myspace).

Jusque là, on peut dire que c’est embêtant vu que les 15-24 constituent une cible privilégiée pour un certain nombre d’acteurs. Mais ce qui est terrible (pour les TV) aujourd’hui, c’est que les parents changent leurs habitudes et adoptent progressivement le même style de consommation des médias que leurs enfants.

Faceook et les réseaux sociaux accaparent l’audience

Dans ce billet, un étude montre que la croissance de l’usage de Facebook est la plus forte chez les 18-25 mais suivie de près par les 26-34 et les femmes des 35-44

facebook

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La ménagère de moins de 50 ans, chère aux publicitaires, déserte la TV au profit de Facebook. En effet, dans notre monde certaines choses sont en quantités quasi infinies mais d’autres sont limitées. Parmi celles-ci, le temps des consommateurs consacré aux médias est malheureusement restreint. Le temps passé, aujourd’hui, sur Facebook l’est au détriment d’une autre activité. Le plus souvent, l’arbitrage va se faire au sein du temps consacré au même type d’activités. C’est à dire que plus de temps sur Facebook = au moins en partie moins de temps devant la TV.

Dans mes connaissances, j’ai l’impression que, dans l’ensemble, seuls les plus de 65 ans sont hermétiques aux réseaux sociaux en particulier et à Internet en général. Avec le temps qui passe, une transition démographique va avoir lieu et l’ensemble des tranches d’âge réduiront leur consommation de TV.

Ronaldo, transfert le plus cher… pour toujours ?

Les conséquences peuvent être multiples. Moins d’audience ou en tout cas une audience plus dispersée, cela veut dire un diminution des revenus pour chaque chaîne traditionnelle. D’autant plus qu’avec les réseaux, les annonceurs bénéficient, proportionnellement à l’audience globale, d’une audience utile plus importante. Ils peuvent donc mieux cibler leurs annonces.

Si les grandes chaînes traditionnelles voient leurs revenus diminuer, à un moment, elles seront obligées de diminuer les droits payés pour la retransmission de grands évènements. La manne récoltée et redistribuée aux clubs sera donc réduite… ce qui devrait entraîner une pression à la baisse sur le montant des transferts.

De plus, sur Internet et des sites tels que justin.tv, vous pouvez regarder la plupart des évènements sportifs gratuitement (bon ok la qualité laisse encore à désirer mais cela va s’améliorer). C’est encore de la perte d’audience pour les grandes chaînes.

Je gage que les patrons des chaînes TV vont faire comme les patrons des majors de musique : appeler à l’aide le monde politique !!!

— Posted on novembre 3, 2009 at 8:15 by

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