Personal branding appliqué aux étudiants.

Introduction

Dans l’imaginaire, beaucoup de gens ont tendance à considérer que les « jeunes » sont usagers habituels des nouveaux outils.
En général, ce n’est pas vraiment le cas. Il existe d’une part les passionnés qui apprennent en autodidacte et d’autres qui ne mesurent pas l’importance des nouveaux médias. Il est important de leur apprendre faute de quoi la « fracture numérique » va augmenter la « fracture sociale ».

Dans ce billet, je voudrais exposer comment je les aide dans cette démarche.
Si j’ai commencé avec des étudiants de deuxième marketing l’année passée. Cette année, je démarre dès l’arrivée en première.

Le bien fondé :

• Est-il pertinent d’entreprendre une telle démarche pour tous les étudiants ?
• Les étudiants ont-ils déjà un projet ?
• Comment se voient-ils dans 5 ans ?

Dès aujourd’hui, le marketing est indissociable des réseaux sociaux. La plupart des éléments travaillés sont utiles, voire indispensables, dans le cadre de leur formation. Presque tout ce qu’ils apprennent concernant la vente, la création, la stratégie et la mise sur le marché de produits neufs ou existants est directement ou indirectement transposable à la démarche de personal branding. Elle présente en sus des avantages considérables.

Par exemple, elle introduit la métacognition dans le processus pédagogique.

Définition : Capacité qu’a l’apprenant de prendre du recul par rapport à son propre apprentissages et à ses façons de le gérer.
Deux aspects sont inclus :
Le premier est la connaissance et la compréhension de sa propre démarche cognitive et de ses états affectifs. L’apprenant est amené à se connaître en tant que sujet apprenant ;
Le second repose sur la capacité à effectuer sur ceux-ci un contrôle conscient et délibéré.

métacognition

Le cheminement :

En première,

• ils sont amenés à découvrir et utiliser progressivement les principaux outils existants. Vouloir construire une image positive et montrer une méconnaissance des instruments à disposition n’a pas de sens.

• Dans un second temps, la question de l’identité numérique est mise en avant. Mettre en place un processus de veille sur son nom, être attentif aux photos taguées dans Facebook, utiliser les paramètres de confidentialité (même si je n’y crois guère) ou encore Googler son nom. Vous savez tous que Google a une excellente mémoire, il n’est donc jamais trop tôt pour apprendre à éviter de poster des choses qui pourraient être préjudiciables quelques années plus tard.

• Ensuite, tous les étudiants suivent des formations très basiques sur le HTML et les CSS. Une fois ces formations terminées, ils sont, à mon avis, prêts pour découvrir l’interface admin d’un blog sous wordpressµ la plateforme multiblogs de wordpress. Le paramétrage, les thèmes, les widgets, les plugins disponibles peuvent paraître des éléments faciles à utiliser lorsque l’on est familier mais pour certains cela nécessite de l’aide.

• Au cours de toutes ces étapes, j’essaie d’insister sur l’importance de la collaboration entre pairs et le fait qu’ils constituent une communauté. En effet, sur Internet, un individu représente peu de choses tandis que faire partie d’un groupe permet beaucoup. Pour ce faire, ils utilisent des groupes sur isexl.com mais aussi des sites de socialbookmarking ou encore Google docs.

• Bien entendu avant de s’inscrire sur tous les sites sociaux habituels, la question du pseudo se pose. La question est abordée sur le blog de Dan Schawbel dans ce billet que je vous conseille.

• Ils vont alors pouvoir commencer à bloguer pour apprendre. Les sujets sont assez libres (dans certaines limites malgré tout, on ne poste pas son dernier piercing ou tatoo 🙂 ) parce que l’objectif est de se familiariser et d’apprendre (aussi de ses erreurs). WordPressµ permet de cocher « Je souhaite bloquer les moteurs de recherche, mais autoriser les visiteurs normaux ».

En deuxième année,

• les étudiants ont une vue plus claire en ce qui concerne leurs goûts et leur orientation. Ils ont aussi vu des concepts marketing de base tels que la matrice SWOT. Au cours de cette année, ils sont en plus amenés à faire deux semaines de stage en entreprise.

• Tous ces éléments font qu’ils sont à même de construire leur matrice SWOT personnelle ou en tout cas faire une belle ébauche de celle-ci.

• Il est temps pour eux de commencer à devenir visible sur les outils utilisés et plus particulièrement leurs blogs. Mes consignes sont de blogguer sur des sujets proches du marketing, de la publicité, des réseaux sociaux, la communication. Au début, ils peuvent aborder chacun de ces sujets et d’être un peu « touche à tout ». Mais, je mets tout en oeuvre pour les sensibiliser à l’importance de s’affirmer dans une niche particulière. Le choix de cette niche doit se faire progressivement au cours de leur deuxième année. Ils doivent régulièrement se remettre en question et réfléchir à leur projet professionnel. A mon avis, ils doivent penser à leur travail de fin d’études dès la fin de la deuxième.

Au début de la troisième année,

• leur mission est de se spécialiser. Leur matrice SWOT et leur projet professionnel doivent maintenant être beaucoup mieux définis. C’est à ce moment qu’ils font le choix de leur sujet de mémoire. Leur blog, leur compte Twitter, éventuellement leur Tumblr ou Frienfeed, et leur Delicious ou Stumbleupon doivent être utiliser pour poster ou relayer des liens prioritairement en rapport avec leur mémoire.

• Ce faisant, petit à petit, ils doivent s’affirmer comme connaisseur dans le domaine qu’ils ont choisi. Je pense et j’espère que cela constitue un avantage compétitif lorsqu’ils seront sur le marché de l’emploi.

• Un exemple, un étudiant (son twitter si le sujet vous intéresse) a choisi comme sujet le marketing mobile. Dans ses différents profils, il a chaque fois pris soin d’indiquer qui il est et ce qu’il fait comme TFE. Il va se consacrer à Twitter sur ce thème. Ce faisant, il va se créer des contacts et va entrer dans la communauté de ceux qui s’intéresse au marketing mobile en devenant membre de groupes sur Facebook, ning ou linked in. Cela lui permettra d’acquérir une certaine expertise dans ce domaine et de réunir des sources utiles dans la rédaction de son travail.Vu le sujet porteur (et ses nombreuses qualités), les entreprises devraient être friandes de son profil.

merouane

Dans le cas d’étudiants qui débute un cycle d’études, la démarche du personal branding peut s’envisager à moyen terme. Et même si les objectifs sont mal définis au début, ils se précisent avec le temps.

Mes autres billets sur ce thème ou proche :  http://vansnick.isexl.com/category/e-reputation/page/1/

— Posted on septembre 30, 2009 at 6:00 by Vansnick

— Tags: E-reputation, emploi, enseignement, Facebook, job, personalbranding, Twitter